Vu
« L’œuvre illustre les jours de “rien”, les jours de doute, plage désertée par la femme: celle qui vit et qui fait vivre. Vu se présente comme une tragédie de l’amour, à l’érotisme brutal, ou frôleur aux couleurs de blason, dans laquelle se dessine une menace de confidence, un défi de prose. Le poète, tel Lazare, relevé des douleurs, redit sa déception, toujours étonné devant l’amour qui s’use, réduit à des “élans anémiés par la répétition des rites”. Au cœur de Vu, le temps – présent absolu de l’absence – est tapi. »
(extrait de la préface de Patrick Coppens)
seulement des bribes
des mots échappés
que l’âge aidant la mémoire
diffuse entre les événements
d’alors ou de maintenant
de l’avant-veille
ou d’il y a deux mois
dix ans ça ne pouvait
être qu’elle ce soir-là
dans cette ville et dans
cette ville que ce lieu-là
bien qu’aucun nom ne surnage
qu’un seul visage s’amenuise
encore après tout ce temps
ces rencontres de passage
ces nuits que rien n’empêche
d’être si tôt passées
Avant-propos
Paul Bélanger
Préfaces
Patrick Coppens et Bernard Noël
Coédition
Le Castor astral