2005

$18.95

ISBN : 978-2-89018-555-5

Vivre ainsi, suivi de Le vent sombre

suivi de Le vent sombre
Paul Chanel Malenfant

Dans ce nouveau livre, Paul Chanel Malenfant renoue avec le fleuve, le deuil, la beauté, et ajoute une pièce majeure à son trajet de poète. Quel seuil peut franchir le poème pour dénombrer ses «bêtes». Ici, la présence du fleuve, qui s’avère un vrai compagnon, est un contrepoint à la douleur, aux moments plus difficiles qu’une vie peut traverser dans sa quête de lumière. La voix – toujours près des émotions et du vertige de vivre, toujours à la limite de la rupture, des heurts, des glissements de sens, aiguisée par le regard brûlé du poète – délie le souvenir de la mémoire. «Le paysage ploie sur le jardin d’oubli», écrit-il. Le poème puise à la source comme à un paysage. Ces poèmes d’une grande maîtrise, extrêmement ciselés par une écriture précise, fine, pudique, recréent cette éternelle fascination pour cet espace ténu, entre la mort et la vie. Ils sont portés par une voix qui s’est enracinée dans l’enfance, il y a longtemps. Ici, le poème s’ajoute au poème comme un surplus d’infini. Le vent sombre sera broyé par la page illuminée. Adresse aux disparus autant qu’aux vivants, défile devant nous une nouvelle galerie de personnages intimes, dans une parole dont les nuances poussent loin l’expérience du monde par le langage. Le poète écrit : «J’invente pour toi de vagues souvenirs de voyage, / histoire de parler, à mots couverts, de cet amour qui me tient lieu de père.»

Matin de mer après la pluie:
les pierres apparaissent
sur la présence du monde.

 

Parfums d’algues mêlés à la lueur.

 

Tu es au cœur du paysage, le corps
sans tressaillement existe
dans le silence, l’abandon.
Le souffle : un vertige.

 

Calme comme un oiseau de nuit
dans les arbres d’ancêtres,
comme une accalmie du vent

dans les airs de famille.