Une phrase lente de violoncelle
Anthony Phelps
Le poète caraïbe continue de faire vibrer les choses par son verbe jeune, ses images fortes, ses métaphores filées. «J’étais cet enfant qui traversait les songes à gué.» Le lyrisme de cette poésie semble provenir d’un autre temps, et nous donne une sensation d’intemporalité. Originale, singulière, elle est la représentation d’un désir resté désir. Comme une sensualité perdue toujours à retrouver. Le poète parcourt la vie, la peinture et le poème. « Quand l’écriture devient fumée / l’alphabet fait son mea culpa / et la mathématique se couche / sur des inédits de poussière. »
Femme de libre indexmaintenant que tu me lis à livre ouvertl’écorce de mes pages te sera le sésamedu secret que je dessinesous le rythme de ta méridienne.
Lorsque ma nuit oubliera de se coucherm’accordant paix poussièreje continuerai à décoderle dialogue de tes gestesquand tu faisais ta siestetel un poème en gestation.
Sur ta plageun fémur que je veux de temps très ancienstient tête encore à l’ensablement des vaguescar il était une foisune phrase lente de violoncelle.
Œuvre en couverture
Claire Krähenbühl