Un bruit sourd entre les choses
Ce premier recueil s’inscrit dans l’intimité de ses lieux : « Ferme les yeux / une mort légère / berce ton épaule ». Par touches légères, en contrepoint d’un propos parfois grave, ces poèmes sont en marche vers ce qui tombe au milieu du corps : objets, sensations, événements. Ils demeurent, par leurs associations, en équilibre au seuil de l’ombre et du silence. Une chanson peut bien passer la fenêtre, elle gagne l’ombre « étrange et froide / que jette un arbre nu / au milieu du corps », là où les mots battent, mais « est-ce encore mon poème / ce bruit sourd entre les choses. » Fortement ancrés dans la matière, ces poèmes graves et légers assemblent les bruits, les images du monde. Malgré le poids d’incertitude et de souffrance, l’auteur laisse entendre une voix sobre et retenue, une voix paisible.
ce n’est pas un rêvepourtant nous dormonsavec des hommeset des bêtesla main de feuillage déjàmon port d’ombrele poème restera-t-illongtempssans amarres
Œuvre en couverture
Bertrand Carrière