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Traverses
Passage de la Pointe-Lévy
Paul Bélanger
Un homme traverse sa ville d’enfance et laisse surgir, le temps d’une promenade, diverses images liées au lieu.
Pour le narrateur, ce passage par Lévis est l’occasion de replonger dans un passé à la fois proche et lointain, condensé d’une existence qui se confronte au monde et tout en corps à corps avec la mémoire du présent – le présent n’étant jamais qu’un lieu fugace et presque inexistant où l’imaginaire et la réalité se partagent à parts égales. Se mêlant aux lettres d’autrefois, documents de l’histoire locale et internationale, les poèmes traversent un territoire autant physique que mémoriel, les versants d’une vie éclairés singulièrement parmi les mêmes arpents de pièges : l’enfant, les amours, la mort, les lectures, l’exil, les visages entrevus, les corps touchés par le désir, qui font de l’individu au long des heures et des jours une conscience dans l’espace du poème.
Ce dernier cycle de L’oubli du monde renouvelle la vision donnée presque trente ans plus tôt par la parution du livre premier, et en constitue la chute.
mémoire repeinte
par l’hiver toute
blanche
mon histoire passe
sans biographie
et dominée par les choses
sa légende dans l’imagerie d’un crâne
spectre d’une image seconde
et derrière l’ébauche
désespérée une occasion
dernière occasion
d’une ville-âme
ballotée
par les éventrements
DANS LA PRESSE
Les mots de Paul Bélanger et les formes d’écriture qui se chevauchent dans ce recueil vont au-delà du dire poétique en nous amenant dans un univers qui est le sien, mais qui peut aussi être le nôtre dans une dimension où vivre et écrire se confondent.
-Jean-François Crépeau, Chronique littéraire (24 mai 2023)
À l’image de Lévis, sa ville natale, le recueil de Paul Bélanger fait voyager le lecteur à travers la mémoire du territoire, dans l’imaginaire et de sa propre intériorité. Dans cette œuvre, la dernière d’un cycle de création, l’auteur tisse à travers ses poèmes, des bribes de l’histoire de Lévis qu’il a interprétées et présentées en notes de bas de pages.
-Marie-Ève Groleau, Journal de Lévis (8 novembre 2022)
L’expérience poétique de Bélanger est de l’ordre de l’exploration. Comme le titre de son recueil l’indique, des “choses” spatiales et temporelles sont traversées ; la vie elle-même se traverse en un éclair — l’instant d’après, suite à « une presque scission de l’atome », un homme voit en perspective cavalière les traces de cendres que, dans sa traversée du territoire, il a laissées derrière lui.
-Daniel Guénette, Le blog de Dédé blanc-bec (16 novembre 2022)
LAURÉAT | GRAND PRIX QUÉBECOR DU FIPTR 2023