Topographie de l’inhabitable
Giovanni Calabrese
Topographie de l’inhabitable est la transcription de l’expérience douloureuse que fait celui qui se sent étranger au monde qui l’entoure en raison à la fois de ses propres limites, illusions et erreurs, et de la forme accablante, abêtie et étouffante qu’a prise la société.
Je suis devant ces lieux que je ne nomme pasdont je connais le nom pourtant et la substancemais les sons eux se taisentle corps refusela langue reste muettefigée par un mouvement dont elle craint la blessuresinon l’accoutumancece sont de toute façon des lieux inhabitablesdont je ne tirerais aucun surcroît d’êtreet auxquels ma parole n’ajouterait pas de vienous vivons simplement à l’écart l’un de l’autresilencieux tous les deux à jamais étrangerschacun de son côté d’un sinistre ruisseaugrand comme un monde
Artiste
Kamenetskiy Konstantin
DANS LA PRESSE
«Quand il est absence d’illusions, le noir est lumineux. Giovanni est un lointain descendant de Dante : s’il décrit si bien l’enfer, un enfer de cendre plutôt que de feu, c’est qu’il a entrevu le paradis. […] Il [le paradis] est ce par quoi la chose vue est vue. Le rien n’est rien que par rapport au plus réel que le réel.»Jacques Dufresne, Topographie de l’inhabitable, Encyclopédie de L’Agora, 2017
«L’univers de Calabrese met […] en scène cette dérive des noms traditionnellement sous l’hégémonie du sujet loin des choses qui se « libèrent » du lien nominal, du lien de la langue, donnant lieu ainsi à une Topographie de l’inhabitable.»
Heinz Weinmann, Les mots et les choses de Giovanni Calabrese, Encyclopédie de L’Agora, 2017