Storyville
Karen Ricard
Avec Storyville, Karen Ricard poursuit un cycle poétique dans lequel se conjugue une exploration des origines et des confins, d’un temps linéaire et «d’instants verticaux». Sur des airs issus du terroir américain, le Soi et l’Histoire s’abîment et se déploient tour à tour, dans une série de gestalts inachevées qui, malgré les «deuils impossibles» et l’érosion d’une langue, suggèrent une nouvelle lecture des territoires — des terres du «je» aux replis secrets de l’histoire et du continent.
Aujourd’hui encore, je peine à retrouver BloodyCreek sur une carte, dans les annales. BloodyCreek, Annapolis. BloodyCreek, Oriskany. BloodyCreek, Nebraska. J’ai beau refaire tous lesparcours, filer les rivières du bout de l’index dans unatlas parsemé de noms de morts, je ne revois plusce que racontaient les yeux de Mamie quand ellejouait la Malheureuse.
En couverture
Document de la Cornelius Durkee Collection (Louisiana Division, New Orleans Public Library)