Souffle et poussière
« Si elle n’est pas labyrinthique, la poésie de Jonathan Hart est, néanmoins, essentiellement borgésienne. Ses origines reflètent toujours où elle se déroule, c’est-à-dire dans les dédales d’un esprit déraciné, chez soi partout et nulle part. Dans son effort de trouver un abri contre tout vent, il jette des repères de l’Europe jusqu’en Chine, en passant par les États-Unis et le Canada, mais il se demande : “comment distinguer/Le sable de la lune?” Personne n’est exempt du sort du voyageur qui passe inexorablement à travers le temps et l’espace, dont les seuls signes pointent “dans toutes les directions et nulle part”. Par conséquent, le lecteur est toujours sur le point de s’égarer, ainsi que le poète, ainsi que tout le monde. Car les mots sont notre seul moyen de nous connaître et puis d’avoir une certaine prise sur notre monde, mais “le Vocable se répercute/En échos”». (Extrait de la postface de E. D. Blodgett)
RéfléchirLe temps pilonne les mots dans sa hâte,Et pourtant il est possible de trouverDu solide dans ces collines, de percevoir le goût du feuDans ces milliers de lacs, notre esprit réfléchissantLes eaux sombres et glacées, notre visageLa lune et le soleil.Nous découvrons puis oublionsLes morts qui s’enfuient,Peuvent et ne peuvent pas chanter.
Traduction
Nicole Mallet
Postface
E. D. Blodgett