Collection Lieu dit
2013

$20.00

ISBN : 978-2-89018-799-3
$14.99
ISBN : 978-1-89018-846-4

Sortir de chez soi

Gilles Archambault

Malgré la présence amicale, la chaleur familiale, « [j]e me sens en exil », a écrit Gilles Archambault dans Qui de nous deux ? (Boréal, 2011). Ce sentiment, créé par le décès de sa femme, est celui qui donne son rythme à Sortir de chez soi. L’auteur y déambule dans le quartier McGill parce que sa maison – leur maison – abrite un silence invivable, bien que le passage du temps, comme un train, semble en avoir fait tomber les murs. Dès lors, dedans, c’est comme dehors, car « [j]’ai beau sortir de chez moi, je ne sors pas de moi. » Fuyant ainsi les souvenirs trop prégnants, il est rattrapé par eux au détour des rues.

Il ne quittera pas pour autant cette maison qu’il voit comme « [s]on dernier ancrage terrestre », car il est « de ceux qui restent ». Il constate toutefois que la rue McGill érige toujours ses vieux bâtiments « d’allure britannique » qui « inspirent […] un sentiment de crainte », de même qu’elle offre au désir « [c]es jeunes femmes qui prennent une glace aux tables du Van Houtte » et que, eux comme elle, « lui survivront ». Pourquoi marcher, alors, sinon pour hanter le passé qui lui « tient de plus en plus lieu d’avenir » ? La réponse viendra de la jeunesse des carrés rouges, dont il épousera dans la rue le mouvement, ravivant ainsi le souvenir de sa femme en une action qui le fasse sortir de lui-même.

Cette sortie, elle apparaît également possible au détour d’une pensée : celle que, « enregistrer le présent, nourrir ainsi à peu de frais [s]a passion de la vie », pourrait se réaliser s’il prenait des photos – lui qui, comme il le confie, n’a jamais même possédé d’appareil. Or, le livre offre à son auteur et au lecteur une réelle sortie dans le quartier McGill grâce aux photographies d’Erika Nimis qui accompagnent magnifiquement le texte en lui ouvrant de nouvelles avenues.

 

Malgré la présence amicale, la chaleur familiale, « [j]e me sens en exil », a écrit Gilles Archambault dans Qui de nous deux ? (Boréal, 2011). Ce sentiment, créé par le décès de sa femme, est celui qui donne son rythme à Sortir de chez soi. L’auteur y déambule dans le quartier McGill parce que sa maison – leur maison – abrite un silence invivable, bien que le passage du temps, comme un train, semble en avoir fait tomber les murs. Dès lors, dedans, c’est comme dehors, car « [j]’ai beau sortir de chez moi, je ne sors pas de moi. » Fuyant ainsi les souvenirs trop prégnants, il est rattrapé par eux au détour des rues.

Il ne quittera pas pour autant cette maison qu’il voit comme « [s]on dernier ancrage terrestre », car il est « de ceux qui restent ». Il constate toutefois que la rue McGill érige toujours ses vieux bâtiments « d’allure britannique » qui « inspirent […] un sentiment de crainte », de même qu’elle offre au désir « [c]es jeunes femmes qui prennent une glace aux tables du Van Houtte » et que, eux comme elle, « lui survivront ». Pourquoi marcher, alors, sinon pour hanter le passé qui lui « tient de plus en plus lieu d’avenir » ? La réponse viendra de la jeunesse des carrés rouges, dont il épousera dans la rue le mouvement, ravivant ainsi le souvenir de sa femme en une action qui le fasse sortir de lui-même.

Cette sortie, elle apparaît également possible au détour d’une pensée : celle que, « enregistrer le présent, nourrir ainsi à peu de frais [s]a passion de la vie », pourrait se réaliser s’il prenait des photos – lui qui, comme il le confie, n’a jamais même possédé d’appareil. Or, le livre offre à son auteur et au lecteur une réelle sortie dans le quartier McGill grâce aux photographies d’Erika Nimis qui accompagnent magnifiquement le texte en lui ouvrant de nouvelles avenues.

 

Parcours photographique
Erika Nimis

DANS LA PRESSE


«[…] Archambault est un chêne et un roseau. Il a la force de sa fragilité, avoir renoncé jeune aux exutoires, pour confronter les livres et l’intimité. Sa pensée est toute dans l’invisible, où il accroche éperdument ses souvenirs aux lieux de son quartier. Et les photos […] disent avec lui que cette beauté, c’est un ancrage précieux dans le temps entamé.»
Guylaine Massoutre, Le Devoir, 14-15 décembre 2013

«Plus que jamais, la symétrie qui caractérise l’écriture de Gilles Archambault, cette rigueur sur laquelle s’appuie la trame de l’histoire, des phrases en paragraphes en alinéas, lesquels distinguent sa prose de toute autre, lui confèrent cette nostalgie rassurante et cette ironie…»
Jean-François Crépeau, Le Canada français, 2 janvier 2014

«Les belles photographies en noir et blanc d’Erika Nimis sont parfaitement assorties à l’ambiance et agrémentent le bel objet qu’est ce livre. Bravo aux éditions du Noroît pour avoir si bien su marier le talent de l’auteur et celui de la photographe!»
Gaétan Bélanger, Nuit blanche, printemps 2014

«La plume délicate de l’auteur charme encore une fois dans cette réflexion intimiste sur le deuil, le passage du temps, l’écriture, tandis qu’il déambule, en proie au vague à l’âme, dans son quartier afin de respirer après la perte de l’être cher. Un regard lucide et émouvant sur la vie.»
Les libraires, février-mars 2014

«Ce n’est certainement pas en pure perte que nous lisons ce bref ouvrage qui peut être perçu comme une novella autobiographique, fonction épurée d’une vie remarquable de modestie, mais qui ne saurait cacher la grâce artistique et l’élégance stylistique toute humaine qui l’habitent.»
Michel Lord, Lettres québécoises, été 2014

«Chez Archambault, l’œil est l’acteur principal de ces remémorations actives, faisant intervenir la beauté, la laideur, la lumière et l’architecture au premier plan de l’observation.»
Émilie Choquet, Contre-jour, automne 2014