Si crue que tu pourrais y mordre
Que reste-t-il de nous quand les repères qui définissent notre existence tombent? Le temps a modifié le paysage, nous scrutons ce qui lui fait défaut sans pouvoir nommer l‘absence. Le miroir ne nous rend plus une image si familière, l’autre revêt un visage étranger dont nous sommes contraints de parcourir la distance. Peut-être avons-nous toujours été cet inconnu dont les désirs nous échappent, ce corps qui, cédé à autrui, a cessé d’être soi. Nous dénouons les promesses, laissons la marque de nos dents sur les jours d’attente. Osons l’effacement, la dérive, l’envol. Que faut-il mettre à mort pour retrouver un sol stable sous la neige et tenir dans nos mains le fil du retour vers un lieu habitable? Comment résister à notre propre éloignement?
Tu évides les imagesQui tournent près de ta nuit
Tes lèvres leur noeudEnveloppent la chute docile des corps
Sur ta peauJe relie les pointsNomme les constellations
Artiste de la couverture
Jean Gaudreau
DANS LA PRESSE
Je suis agréablement séduit. Séduit par le charme discret, la finesse du ton, la sobriété de ce très beau recueil. - Daniel Guénette dans Le Blogue de Dédé blanc-bec (10 janvier 2020)Une célébration de la nature, ce qui n'est pas étonnant quand on est née aux îles et aussi du corps. - Daniel Rolland dans Culturehebdo (octobre 2019)