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S’évincer : écriture et démantèlement
Laurence Gagné
Avec une photographie de Samuel Barriault en couverture
L’éviction, simple et froide, symptôme d’une précarité sournoise qui rôde dans les appartements des villes, fragilise-t-elle l’espace même de l’intimité ? Dans cet essai alliant récit, réflexions critiques et poésie en prose, Laurence Gagné prend comme point de départ son expérience personnelle de transfuge, de la Gaspésie vers Montréal, pour observer les ramifications d’une spatialité urbaine capitaliste qui trouble les liens entre les autres et soi jusque dans le langage.
Par l’écriture poétique, la poète tend la main aux allié·es dans un désir de démanteler les formes politiques et imaginaires de la propriété en occupant autrement l’espace du sensible, qu’il soit social ou textuel.
Vous me voyez expulsée, voix et idées squelettiques. Accrochée au monde des autres. De cette grammaire, j’espère des miracles plutôt que des succès. Que vous ai-je dit pendant que l’on m’offrait ou m’arrachait quelques biens de valeur ? Quand mes meubles se sont répandus dans la ville, j’ai eu une belle seconde d’oubli.
DANS LA PRESSE
Il est question de la vie en ville, de la société qui l’entoure, de la consommation, des classes sociales. Elle [Laurence Gagné] est vraiment présente à tout ce qui se passe autour d’elle, et dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, effectivement, c’est un quartier qui est en changement […] Tout ça est écrit sur un ton très poétique, féministe, engagé, avec un peu d’autodérision, un peu d’humour noir, dans des thématiques qui sont très près de jeunes de son âge, qui sont nés en 1990 environ.
Anne-Marie Aubin à l’émission Aux quotidiens sur Canal M