Seul demeure le cri
Avec un avant-propos de Lula Carballo
Presque trente ans nous séparent de la première parution de Balafres et plus de vingt ans depuis Et puis parfois, quelquefois… Pourtant, tout résonne. Les violences, les résistances, les luttes — tout est là, intact. Peut-être plus vibrant encore, à la lumière de notre époque. Car les injustices que Marie-Célie Agnant nommait alors ne se sont pas éteintes. Elles ont pris de nouvelles formes. Et sa parole, aujourd’hui, continue de les évoquer sans concessions. Ce genre de retournement dit bien que la poésie est un corps vivant. Qu’elle évolue avec nous, qu’elle reprend son souffle à travers le temps. Parce qu’en ouvrant les livres d’hier, reste (sien) tout ce qui s’y trouve, elle décrit, notre post-humanité.
– Lula Carballo
La parole a fui au loin
seul demeure le cri
et chaque nuit
sur le pas de nos portes
abandonne
sa brassée de chimères