2023

$21.95

978-2-89766-415-2
16.99
978-2-89766-416-9

Rien n’est si étrange

Michel Côté

Suite à un accident qui le rendit momentanément aveugle, le poète attrape la lumière, la transcrit sur sa peau, la fait sienne, autrement. Parfois en geste d’adieu, parfois pour s’assurer de ne jamais plus s’effacer. Tel un graveur affairé, il ponce, dessine ce qui n’existe plus, ou pas encore, autour de lui. Dans la rencontre avec l’autre, par le corps, il apprend à demander les mots pour dire le vide, à se réapproprier ses sens et, surtout, la couleur.

Elle est là. Ce ne peut être qu’elle. Fluide,

opaque, pleine de trous. Celle qu’on ne voit pas.

À proximité, la brise.

 

Un à un les objets s’animent, les contours se

précisent. Selon l’éclair, il y a ma main obstinée

ou il n’y a rien.

 

Je commets l’imprudence de regarder autrement.

Je reconnais le vent, j’entends le feu, son odeur et

la déchirure du clair.

 

Mon oeil ne s’ouvre plus.

Je prends part à la nuit.

DANS LA PRESSE 

Le narrateur de « Rien n’est si étrange » s’attarde ainsi aux moyens qu’il possède pour nommer ce qui l’entoure et ce qu’il ressent. Il pose des questions, mais invoque aussi tous ses sens. Avec les mains qui dessinent sur la peau de l’être aimée, le nez qui capte “l’odeur du sol humide”, le corps parfois incertain et soudainement fragile, léger ou encore le vide sombre qui résonne d’une toute nouvelle manière.

– Léa Harvey, Le Soleil.

Ce que je fais dans  « Rien n’est si étrange », c’est cette capacité à retrouver la lumière, capacité à me réajuster. […] Ça permet quand même de découvrir autre chose. Le son : l’importance du son. Ce que j’aime faire, c’est le son de la lumière, la sonorité de la lumière. Règle générale, on n’est pas porté à associer les deux.