Rémanences
Alexis Lefrançois
ô silence majeur où tous les chants se brisentcomme au sable la mer avant d’y revenird’y revenir toujours à soi toujours semblableinfiniment la mer où nous n’avons de partni dans les jeux altiers des soleils et des givresni dans ce froid de braise où passent transparentsd’incandescents glaciers glaises au feu promisesbanquises ailleurs déjà se poursuivantla voix déjà ce calme entre deux soufflesle pasvous attendre immobilequi viendrez doucement
DANS LA PRESSE
« Rémanences est sans aucun doute l'un des recueils importants de l'année, et sûrement la plus belle réussite de Lefrançois. Réussite d'autant plus remarquable qu'elle se réalise à l'intérieur d'une esthétique et d'une problématique bien démarquées, à première vue du moins, des tendances les plus répandues de la poésie actuelle et qui, entre des mains moins habiles, pourraient (et ont déjà) donner le pire. […] le texte bouge, selon une longue modulation où s'entrecroisent les leitmotive : “tu ne peux pas savoir”, “blanc”, “quelqu'un marche”, “nous aurons tant marché”, etc ; repères rythmiques qui donnent au texte de Lefrancois un phrasé lancinant, parfois élégiaque. Il y a là une musique certes, mais une musique donnée à lire, concrète dans ses espacements et ses suspensions, jouant sur toute l'étendue de la page. »Pierre Nepveu, Lettres québécoises, n° 8, 1977