Petits Théâtres (Teatriños) ou Aturuxos calados
Con augas pasadas non moven muiños – « le courant qui passe ne fera pas tourner la meule ». Les poèmes de Moure, avec cette idée derrière la tête, s’aventurent dans des petits territoires de perplexité – l’eau, la langue, emportant les sons du galicien dans notre français. En ces temps troubles et tristes, les langues, rendues violentes par les rhétoriques du commerce et de la guerre, portent de nombreuses blessures. Les poèmes de Petits théâtres accueillent de nouvelles sonorités, des gouttelettes, comme si elles pouvaient nous aider à nous reprendre, un tant soit peu, tranquillement, sans nous blâmer, pour que nous puissions de nouveau supporter nos langues et nous ouvrir à l’autre.
Un homme repose dans les bras d’une femmesa peau est bleue et ses lèvres sont bleueset son torse est une fourcheaplatie aux dents bleuesPeut-être est-il mort, peut-être rêve-t-ilpeut-être se souvient-il que la loi l’a fauché
il a fermé les yeuxses yeux sont ouvertsson torse est une fourcheSa tête est toute petite, barbue de fils […]
Traduction de l’anglais
Daniel Canty
Avec des citations de
Elisa Sampedrín
Œuvre en couverture
Xoaquín Lorenzo Fernández (Museo do Poblo Galego)
DANS LA PRESSE
« [Le livre] explore plus avant, expérimente, embrasse et déplace les sources du galicien, de la poésie lyrique. Le livre comprend ce que l’on pourrait appeler des «transductions», transformations-traductions de chansons ou cantigas de troubadours et trobairitz. Leur langue est celle des oiseaux. Elisa Sampedrín parle la même. »Steve Savage, Estuaire, numéro 156, 2014