Peau manifeste
Avec une œuvre de Nanne Springer en couverture.
Habiter son corps est une forme de résistance. On écrit avec son corps. On écrit aux autres corps. On proteste avec le corps. Parfois nu. Car il n’y a parfois rien d’autre pour se défendre que sa propre fragilité. Le poème descend dans la rue avec sa peau, la colère et la joie s’y mélangent. La manifestation se poursuit dans les territoires de l’intime. Elle s’y installe. Elle bat avec le coeur. Le corps avec sa peau manifeste. Le corps porte son langage, sa rage, la voix de ce qui résiste et répare. Chaque ligne de ce livre est un tracé sur la peau qui laisse des marques de dents, de tendresse.
ce qui est nu
résiste
ce qui résiste
répare
ce qui répare
se tient là
et tremble
une petite voix
au bout des poils
te dépasse
te demande