Pas de tombeau pour les lieux
Judy Quinn
Peut-être aurait-il fallu intituler ce recueil L’Auberivière, nom d’un ensemble résidentiel comme il y en a des milliers, pris en étau entre l’autoroute 20 et le fleuve. Depuis le parc de toilettes chimiques jusqu’à la maison inventée par le père malade, ce livre nous invite à une visite inédite de ce lieu de l’enfance qui a non seulement façonné le rapport d’une jeune fille à l’espace, mais a trouvé en elle une voix pour se dire, un œil pour se voir. C’est une visite au cœur d’un rêve qu’on appelle vivre.
Oui le vide n’est pasle contraire de la matièrequand les cheveux mouillésle dos rougi elle mâchela bretelle de son maillotdans une fatigue claireet sans hypocrisieun visagerepose au fond du videle dépôt de ce quiaurait pu être.
Artiste
Nana Quinn
Capsule vidéo
Enregistrement vidéo de Tombeaux pour les lieux avec Rémy Bélanger
DANS LA PRESSE
Par la mise à nu des figures archétypales de la mère et du père, l’exposition des liens familiaux ou le récit des jours, […] Judy Quinn interroge le réel habitable, l’expérience commune de vivre avec une acuité aussi rare qu’essentielle […]. - Bruno Lemieux dans Nuit Blanche no 149 (hiver 2018)Judy Quinn capte avec éloquence une époque faite d’incertitude et d’obsolescence. […] Une exploration du « paysage flou » qui nous entoure, nous inquiétant autant qu’elle nous remue.- Sébastien Lefebvre dans Les libraires (été 2017)
Que persiste-t-il de ces lieux ? Voilà bien la mort d'âme que déniche Judy Quinn, sans nostalgie, stupéfaite par une laideur mièvre. Elle résiste. Mieux vaut rêver le monde […]. La poésie devient alors un lieu parfait d'incarnation de la beauté. - Hugues Corriveau dans Le Devoir (22-23 avril 2017)
C'est à cette expérience décalage entre les mots et les choses, le vécu et le ressenti, qu'invite ce magnifique recueil. - Élise Lepage dans Lettres canadiennes no 88 (2017)