Origine des méridiens
L’acte poétique est une médiation souveraine qui nous conduit au silence. Moment que l’on doit chaque fois étudier pour entendre ce qu’on n’y a pas entendu. La route est le lien et le lieu intemporel ; la corneille, l’animal fraternel, totémique, à l’image du paysage qui est tatoué dans la mémoire. L’homme est ainsi un geste du paysage. Et la lumière d’un visage suffit pour créer un monde possible. Simplement : être. Non par un effort intellectuel, mais par un souci organique d’être présent à soi, à son propre chemin dans lequel le paysage est un élément rassembleur où le temps se dissout. Quelque chose est à voir par la fissure ; la rive, comme une étreinte de l’eau, est le seuil d’où la parole est lancée. Chaque jour est le premier : on doit en garder la trace, garder l’énergie de son éphémère lumière.
Cette brume qui colle aux arbreslèvera-t-elle jamais, penses-tuet si elle n’était que la respiration végétalede la forêt, plaindrais-tusa solitude; souhaiterais-tutout au contraire qu’elle viennete gagner à son étatet que scintille l’étrangelimpidité d’une source.
Œuvre en couverture
Pierre Dubrunquez
DANS LA PRESSE
«Chez Paul Bélanger, on retrouve cette vocation absolue, ce mélange d'admiration infinie pour la langue et ce doute toujours sous-jacent d'en savoir la portée exacte. Cette poésie touche à tous les possibles, hauteur atteinte comme terre abîmée. Sa recherche tend, avec parfois des accents mironiens, à une conquête territoriale globale, rappelant les origines du vivant, touchant à la nomination des terres habitables, voyant les couleurs et les sons survivre à l'angoisse.»Hugues Corriveau, Lettres québécoises, 2006.
PRIX ET DISTINCTIONS
Finaliste au prix Terrasses Saint-Sulpice de la revue EstuaireFinaliste au prix Alain-Grandbois
Finaliste au Prix du Gouverneur général