Ne retiens pas le feu
Avec une œuvre en couverture de Laurence Belzile
S’animer et embraser, enlacer ou s’éteindre, croître, réchauffer, puis disparaître : ces gestes que nous expérimentons chaque jour dans le monde, le feu s’en fait le miroir circonspect. À la fois objet et rêverie, exercice de fascination et nécessité de vigilance, le feu nous expose à sa lumière et à sa force. Mais au moment où nous nous en approchons, il s’échappe, impossible à contraindre, ne laissant que le spectacle de sa liberté qui est aussi celui de sa violence et de sa fuite. Nous n’avons cependant d’autre choix que de courir le risque de le laisser croître et parfois de le laisser mourir. Et chaque poème tente de créer un risque de cet ordre : une latitude propre, un jeu, un mouvement que rien ne puisse prévoir ni retenir.
Lavé par les lunes survient
ce qui meurt
ce qui n’est pas l’oiseau
la vague déferle
dans une chambre ronde
les veines se cachent
derrière les miroirs
tu replaces l’ombre sur son socle
tu baignes dans la blessure qui dort
DANS LA PRESSE
Lumineux ! Ne serait-ce pas le mot exact pour rendre compte de ce livre pertinent ? « La lumière frileuse / est serrée au cou » du poète comme au nôtre, tant le désir de vivre tremble.
-Hugues Corriveau, Le Devoir (1 octobre 2022)