Ne m’interrompez pas
La partie éponyme du livre, Ne m’interrompez pas, s’avère le noyau d’un roman familial inachevé. Les quelques 15 pages qu’elle constitue sont portées par une écriture forte et toute en nuances. Les images sont porteuses et le récit, prenant : sur le ton de la confidence ou de la confession, l’auteure replonge dans son passé pour se livrer à ses radotages, écrit-elle. «Je tiens à commencer ma vie là où mes souvenirs commencent.» – le lecteur pense parfois à Gabrielle Roy, dans le lien à la mère, notamment, avec la pauvreté et l’environnement social.
Le deuxième partie, «Des fleurs étranges», constitue pour sa part une suite poétique liée à la maladie qui a emporté Suzanne Biron. La langue y est élégante et les métaphores bien enracinées dans la vie.
La publication de ce livre a été rendue possible grâce aux ami-e-s de Suzanne Biron
Vous savez, c’est important pour moi de pouvoir enfin, après tant d’années, livrer mon radotage. Car, au fond, votre écoute donnera à ces souvenirs une dimension nouvelle. Ils seront revêtus d’une cure de jouvence. Les souvenirs ne sont-ils pas toujours présents ! Comme une main tendue à travers les années vers un présent relégué constamment au passé. Je voudrais, enfin, j’aimerais plutôt vous demander de m’écouter en silence, avec vos yeux, avec vos mains, avec tout ce que vous avez de sens actifs, mais ne m’interrompez pas, s’il vous plaît.
Présentation
Paul Bélanger
Préface :
Michèle Asselin
Postface :
Valérie Lefebvre-Faucher
Photographies
Antonio D’Alfonso
DANS LA PRESSE
«Il faut souligner l’heureuse initiative du Noroît d’honorer la mémoire de Suzanne Biron, en lui consacrant le premier livre publié dans sa nouvelle collection "Théorie des marées". Engagée fiévreuse pour la cause des femmes, amoureuse et passionnée de littérature, voilà comment elle nous est présentée, comment la reconnaissent ceux et celles qui ont fréquenté cette maison d’édition au fil des ans. En fait, ce qui compte avant tout dans ce livre, ce sont les textes que Suzanne Biron consent, a posteriori, à publier ici. Forts textes sur sa mort prochaine, mais aussi sur celle de sa mère, écrits à partir d’un rêve où son propre frère la tue à coups de couteau. L’écriture limpide qui parle bellement des belles mains, de celles qui savent dessiner l’émotion d’un corps.»Hugues Corriveau, Le Devoir, 6 juin 2015