2012

$18.95

ISBN : 978-2-89018-738-2

Mon bruit

Chroniques de l'effroi III
Normand De Bellefeuille

Troisième volet de la trilogie Chroniques de l’effroi, après Mon nom et Mon visage, Mon bruit poursuit, non sans ironie, une aventure toute personnelle, autobiographique, soit d’aller au « néant essentiel » puiser sa propre richesse insondable. Ainsi, dans ce triple effroi que constituent ces chroniques, après le « je » et sa « représentation », c’est au « discours » que Mon bruit se confronte ou s’attèle. Le bruit n’est pas moins déterminant pour la constitution et surtout la résistance de l’identité : le corps parle de multiples façons : paroles, pleurs, râles, bruits du corps comme tels… « Contre les bruits, mon bruit » (H. Michaux), lit-on en exergue. L’enjeu de ce troisième volet se joue de la narration des deux premiers livres. Ici, le poème est bref, à la manière d’un cri, parfois plus long comme une litanie; parfois répétitif, à la manière du sanglot ou du rire – tout un travail du rythme et du vers qui s’offre en écho à l’ironie autobiographique. L’effet déstabilise, tant le poème scande une nouvelle fois des propos des deux premiers livres, mais dans une forme à la fois syncopée et percutante.

l’effroi n’est pas théorique
non plus que menace ou intimidation
l’effroi n’est pas de l’ère du soupçon
du doute ou du questionnement métaphysique
il n’est qu’une défectuosité
de ce que certains nomment âme
face au néant
face au néant enfin reconnu
assumé, accueilli
invité à entrer
comme un ami désemparé, accablé
par la mort de son fils
imaginez Mallarmé courbé sur le tombeau d’Anatole
l’effroi est une infraction
justement
dans l’ordre des choses

Artiste

Pierre Fortin, Grillage

DANS LA PRESSE


« En quelques traits, en quelques vers, cette voix, en apparence si douce, peut mettre le feu aux poudres et provoquer l’autodafé de tous les manuels de poétique […] Une poésie exigeante et concise, presque cristallisée, sans débordement linguistique, sans artifice, mais qui déchaîne le débordement des sens, l’irisation des possibles ; une poésie qui s’avoue inachevée, encore incomplète, comme toute œuvre, comme toute vie... »

Dominic Gagné, Estuaire, printemps 2012

« Le poème est sans afféterie comme toujours. La phrase coule, lumineuse, dénuée de métaphores. De Bellefeuille n’est pas de ces poètes dont on se demande ce qu’il peut bien vouloir dire ou même s’il veut dire quelque chose. Peu de poètes sont aussi justifiés que lui d’écrire, tant sa recherche répond avec originalité à l’impératif “Connais-toi toi-même”. »

Rachel Leclerc, Lettres québécoises, hiver 2012

PRIX ET DISTINCTIONS


Grand Prix Québecor du Festival international de Poésie

Finaliste au Grand prix du livre de la Ville de Montréal