Mon bruit
Troisième volet de la trilogie Chroniques de l’effroi, après Mon nom et Mon visage, Mon bruit poursuit, non sans ironie, une aventure toute personnelle, autobiographique, soit d’aller au « néant essentiel » puiser sa propre richesse insondable. Ainsi, dans ce triple effroi que constituent ces chroniques, après le « je » et sa « représentation », c’est au « discours » que Mon bruit se confronte ou s’attèle. Le bruit n’est pas moins déterminant pour la constitution et surtout la résistance de l’identité : le corps parle de multiples façons : paroles, pleurs, râles, bruits du corps comme tels… « Contre les bruits, mon bruit » (H. Michaux), lit-on en exergue. L’enjeu de ce troisième volet se joue de la narration des deux premiers livres. Ici, le poème est bref, à la manière d’un cri, parfois plus long comme une litanie; parfois répétitif, à la manière du sanglot ou du rire – tout un travail du rythme et du vers qui s’offre en écho à l’ironie autobiographique. L’effet déstabilise, tant le poème scande une nouvelle fois des propos des deux premiers livres, mais dans une forme à la fois syncopée et percutante.
l’effroi n’est pas théoriquenon plus que menace ou intimidationl’effroi n’est pas de l’ère du soupçondu doute ou du questionnement métaphysiqueil n’est qu’une défectuositéde ce que certains nomment âmeface au néantface au néant enfin reconnuassumé, accueilliinvité à entrercomme un ami désemparé, accablépar la mort de son filsimaginez Mallarmé courbé sur le tombeau d’Anatolel’effroi est une infractionjustementdans l’ordre des choses
Artiste
Pierre Fortin, Grillage
DANS LA PRESSE
« En quelques traits, en quelques vers, cette voix, en apparence si douce, peut mettre le feu aux poudres et provoquer l’autodafé de tous les manuels de poétique […] Une poésie exigeante et concise, presque cristallisée, sans débordement linguistique, sans artifice, mais qui déchaîne le débordement des sens, l’irisation des possibles ; une poésie qui s’avoue inachevée, encore incomplète, comme toute œuvre, comme toute vie... »Dominic Gagné, Estuaire, printemps 2012
« Le poème est sans afféterie comme toujours. La phrase coule, lumineuse, dénuée de métaphores. De Bellefeuille n’est pas de ces poètes dont on se demande ce qu’il peut bien vouloir dire ou même s’il veut dire quelque chose. Peu de poètes sont aussi justifiés que lui d’écrire, tant sa recherche répond avec originalité à l’impératif “Connais-toi toi-même”. »
Rachel Leclerc, Lettres québécoises, hiver 2012
PRIX ET DISTINCTIONS
Grand Prix Québecor du Festival international de PoésieFinaliste au Grand prix du livre de la Ville de Montréal