Mémoires du vent
Ce texte raconte une traversée paradoxale du moi, du monde et des mots : expérience d’aveuglement, de ravissement en même temps qu’aventure éclairante d’élucidation. Il en va d’une contamination par la sensation immédiate et le souvenir brut (sur fond sacré, mythique, voire archaïque) et d’un effort dans l’écriture pour prêter une voix aux visions, pour ordonner les perceptions informes en bribes de discours et de récits. Ce texte est double : une partie en vers et une partie en prose, sous la forme de fragments ou d’aphorismes. Duplicité retrouvée sur un autre plan dans l’ambivalence tendue quant à l’intention fondamentale du propos : lyrisme ou prosaïsme, expression du sujet ou analyse des mœurs. Rencontre de la voie des poètes et de la veine des moralistes dans la recherche d’une hygiène de vie qui comprenne un rapport à l’autre et un art d’écrire.
or voici l’ire délavéeune main hésite un instantle relief tourne la pagel’air respire son ère cathartiqueen cathédrale de beautéau lieu-dit dans le sillage d’une éclaircieje suis présent migrant de l’espaceelliptique migrantje caresse tes blessures et ton corpsmultiplie ma voie en d’étranges solitudesj’arpente la citadelle endormiejusqu’au dernier spasme
Artiste
Alexandra Malbranque