Louis Fréchette, Poète national
L’année 2008 marque le centenaire de la mort de Louis Fréchette. L’occasion était donnée de rappeler à la mémoire celui qui fut peut-être le seul poète auquel fut accolée la reconnaissance de poète national : « Voilà donc comment on devient poète national : en devenant le chantre du pays, le chantre de nos glorieux ancêtres, le chantre de sa géographie, de ses générations passées, récentes et actuelles, de ses figures patriotiques, de ses hommes et de ses dames influents ; en montant aux barricades, en menant carrière en politique, en se créant un bon réseau d’amis et en se faisant encore plus d’ennemis, en usant avec circonspection d’un pseudonyme (Cyprien), en laissant courir sur soi légendes et rumeurs, en attisant partout le feu nationaliste d’un vrai Rouge, en écrivant plusieurs dizaines de poèmes de circonstance dédiés à des personnages en vue des milieux culturel, politique, généalogique, littéraire, en recevant un prix de l’Académie française en juin 1880 après avoir bien préparé sa candidature en courtisant à dessein des membres influents de l’auguste institution – ce qui lui donna l’occasion de rencontrer Victor Hugo peu après – , en se rendant en France par la suite à cinq reprises, en participant activement à l’érection d’un monument à Octave Crémazie, inauguré en 1906 […] » Ainsi, Pierre Filion redonne le contexte des publications du poète avec un souci critique et fournit aux lecteurs l’occasion de redécouvrir un poète qui a constitué un jalon important de notre histoire littéraire.
Dans les lointains brumeux passaient en caravane De farouches troupeaux d’élans et de bisons. Drapé dans les rayons de l’aube matinale, Le désert déployait sa splendeur virginale Sur d’insondables horizons.
Choix et présentation