L’observatoire
S en découd. B corrige des épreuves. H témoigne. P se rappelle une sixième saison. Dans une chambre d’hôpital, D veille F, pendant que L essaie en vain de mourir. Et tous ces autres personnages, nés de petites villes, habitants de Métropolis, que font-ils ? Télescope pointé au sol ou loupe tournée vers le ciel, ils cherchent le souvenir lié à une photo jamais prise, la balle imaginaire qui les traverse, les négatifs de leur vie. Comment l’imaginaire construit-il notre regard ? Multipliant les angles d’approche, L’observatoire décrit des cercles autour de cette question. Par le biais de personnages habitant un dehors qui a toutes les allures d’un dedans, le recueil nourrit une réflexion sur le regard. Dans un jeu d’oscillation entre gros plans et perspectives d’ensemble, il présente les récits d’une microsociété d’ombres, d’avatars et de chimères.
Dans la fenêtre de l’autobus, l’avion diminueComme un jouet superposéÀ nos refletsEntrecoupés de troncs d’arbres, en lamésDe flocons et fumées d’autorouteEntre autres mouches sur la vitre.Perdus pour nous les aviateursEt nous pour eux sous le drap des nuagesEt nous pour nousDevant la surface opaque des forêts.Peut-être ne tient-on qu’à un œil
DANS LA PRESSE
«On peut percevoir les mots de Rosalie Lessard comme une tentative de retour aux sources, se présentant sous forme de petits tableaux ou même de mini-métrages permettant de mieux saisir l’humain dans son habitat (non) naturel.»Sandra Felteau, Collections, août 2015
«Poésie de l’allusion, du raccourci heureux qui dessine, dans la brièveté des moyens utilisés, des ébauches claires d’une réalité intérieure, avec l’émotion en sus. Les personnages conviés dans ce monde intérieur rayonnent, parlent, troublent la lisse réalité des ombres. La nuit, le noir, l’aveuglement se glissent sur les choses, créant l’angoisse d’une cécité catastrophique. Beau recueil à relire, et qui s’offre comme un creuset où la vie bouillonne et se déploie.»
Hugues Corriveau, Le Devoir, 30 avril – 1er mai
«Comme plusieurs poètes de sa génération, Lessard a appris à faire des poèmes en même temps qu’elle a appris à penser la poésie. Ici, théorie et pratique vont bras dessus, bras dessous, dans une démarche aussi globale qu’heureuse.»
Monique Deland, Les écrits, novembre 2016
«[…] un recueil dont les images sont à la fois inattendues et délicates […]. […] il ressort par moment de ses verbes à l’imparfait un soupçon de tristesse, mais le plus souvent, on devine plutôt entre les lignes un demi-sourire espiègle qui sait se réjouir des bonheurs de l’expression. Rosalie Lessard pratique une poétique de la discrétion, de la ténuité.»
Élise Lepage, University of Toronto Quarterly, vol. 86, #3, été 2017
PRIX ET DISTINCTIONS
Prix Émile-NelliganPrix Alain-Grandbois