Lire sauvage
Hossein Sharang
Voilà un livre qui ne tient pas en place, tant il est enjoué par les sons du monde, du plus grand au plus petit ; la voix en éprouve le poids. Nous entrons ici dans une sorte de bestiaire où les bêtes semblent nous dire : voyez la défaite de l’homme et voyez comment le poète nous a au contraire compris, lui qui est lui-même en voie d’extinction. Mais les mots résistent à la disparition et au-delà de l’humour, c’est l’expérience d’un langage salvateur que le poème expérimente.
Le mot du ciel s’est installé en moile silence maternel m’a contemplésous son regard j’ai tremblé de l’intérieurmon œil a eu envie de parlerma bouche a donné son temps rougeà l’étonnement derrière l’irisma main a démangé des nouvellesle sol est devenu l’exposition de mon êtrej’ai brûlé du coup de fouetde branche de grenadierdu serpentj’ai appris à écrire.
Traduction (du persan)
Houman Zolfaghari
Œuvre en couverture
Khosro Berahmandi, Hasard nocturne