Lignes aériennes
Lignes aériennes est l’exploration poétique d’un lieu, celui de Mirabel, au passé et au présent. La trame principale est celle de l’histoire de l’aéroport lui-même, depuis les rêves de grandeur ayant accompagné sa conception et sa construction jusqu’à sa condamnation à une vacuité croissante au seuil du XXIe siècle. Ainsi s’esquisse le récit d’un grand dérangement qui a chambardé la vie des hommes et perturbé tout un territoire tandis qu’au centre, une immense structure de verre se vidait peu à peu de ses voyageurs et de sa raison d’être. Ce territoire est en même temps chargé de la mémoire des ancêtres, de souvenirs d’enfance, d’événements contemporains. Lieu de rêves avortés et de mémoire vive, Mirabel est ici un foyer poétique, l’approche d’un espace de méditation, la recherche d’un envol vers des lignes aériennes qui, toujours, nous reconduisent au destin terrestre et au temps humain.
J’avançais à voix basse, je foulaisle sol métallique de l’érablièreet soudain, au détour d’un sentierje vis l’aérogare, miroir célesteoù entraient des corneilles en peineet des volées d’oies blanches
Photographies
DANS LA PRESSE
«Hantée par le vide, la poésie de Pierre Nepveu abrite de plus une conscience frappante de la nordicité, autre mode d'une “écologie du réel” où l'écriture confirme son statut d'habitation du territoire et de soi.»Thierry Bissonnette, Spirale, 2002
«Les motifs fondateurs de cette poésie, ceux, obsédants, de la vitesse fébrile, du transport routier, aérien ou amoureux, du voyage en accéléré, [constituent] la trame narrative de l'œuvre, s'inscrivent dans des vers à la métrique saccadée, entre jazz et souffle coupé, entre bruit et fureur. […] Ces éclats de voix passionnés soutiennent la pulsion de vie contre l'inertie de la mort […] ; le chant du corps tout comme l'écriture du poème procèdent d'une manière même d'exister, intensément. […] Perdure ici la conscience historique qui, chez Pierre Nepveu, inscrit la poésie dans la réalité et dans la mémoire d'une époque en désarroi. Mais le “je„ du poème se fait plus confident, peut-être aussi plus lyrique, un lyrisme dont l'harmonie sonore réside encore dans l'arythmie, dans la voix brisée, cassée.»
Paul Chanel Malenfant, Le Devoir, 2005