Lests
Le lest rattache le corps à la terre et lui donne un ancrage de même qu’il l’empêche de s’envoler, de franchir les frontières. On dirait le ferment d’une relation forte avec l’autre et avec le monde. L’ambiguïté de la figure permet d’explorer différentes facettes de l’expérience du sujet dans le monde : le corps comme matière dans la matière du monde (gravitation et vertige); la perte de l’autre (le délestage comme image du deuil); le passage de la frontière et la transformation qui en résulte. Entre la montée et la descente, alors que la sensualité éveille à la parole, le ciel se creuse, de même que la terre, le corps et leurs temps. «Une idée éclate à la surface de l’amour», qui libère nos pas terrestres de toute gravité, comme si toute chose tenait de la grâce.
délivrée de son soclela nuit inverse les domainesvoici que pour toielle descelle sa faceinfestée de syllabes
Œuvre en couverture
Jérôme Fortin, Plaque d’impression pour Tondi II