Les vies frontalières

J’ai encore attendu des jours

avant de dresser la carte du grand nord

tes années d’errance et de solitude

avec ton manteau du soixantième parallèle

tu rentrais comme chez toi dans le silence

sous le ciel boréal qui semblait

vouloir tomber sous sa charge d’étoiles

le souffle rare le geste tranquille

tu fixais dans ses glaces une chair

qui ne supportait plus les paroles

alors on jouait à se chercher

des différences ou des affinités

sur les photos d’enfant inuit

qui nous arrivaient sans explication