Les retombées du désordre suivi de trente-sept acres de solitude
Hélène Harbec
Les retombées du désordre suivi de Trente-sept acres de solitude fait état d’une rupture amoureuse et du chemin à parcourir pour se retrouver entière. Dans la réalité physique et intime d’une brisure et de son lien, la poète séjourne seule, en cabane, sur un terrain boisé situé près de la rivière Petitcodiac. Le corps vieillissant, elle s’avance vers une nouvelle fragilité. À l’intérieur de la cage thoracique, un coeur qui veut. Le passage du temps mène à un abandon plus consenti, plus fervent. À une solitude plus grande, inévitablement douloureuse, souvent habitée, parfois lumineuse.
Soucieuse de saisir le détail qui ouvre grand, Hélène Harbec laisse entrevoir que la chose aperçue cache autant qu’elle révèle. Le regard, toujours à l’affût, se pose dans le besoin de s’imprégner, de se lier et de se recréer.
Entends-tu l’appel
qui ne demande pas
que tu viennes
mon manteau d’hiver
mouillé de pluie
sèche suspendu
à son crochet
il apprend sa nouvelle place
les oiseaux lui restent fidèles
nichent sur ses épaules
nous n’avons pas tout saccagé
DANS LA PRESSE
Dans la dure beauté des choses » nous arrive un très beau recueil d’Hélène Harbec. « Comme si poitrine à découvert / on pouvait y entrer la main / sortir le cœur de sa cage » pour en écouter à la fois la douleur d’une séparation et le battement d’une soif d’existence jamais tarie. Comme les deux parties du recueil sont très dissemblables, on peut mieux saisir la portée de cette écriture intense qui nous confie sa « petite foi maigre.
-Hugues Corriveau, Le Devoir (22 Avril 2023)