Les enfants de Mélusine

Les enfants de Mélusine se présente comme un journal poétique, entrecoupé de légendes, d’observations, de réflexions sur l’errance. Principalement écrit en prose, cet ouvrage comporte également des poèmes qui viennent ponctuer le trajet d’une histoire. Le caractère narratif de la poésie de Joël Pourbaix se trouve une fois de plus affirmé. En fait, il s’agit d’une véritable archéologie de la mémoire. Le gholem, Jeanne l’archéologue, l’arbre creux, autant de lieux qui s’inscrivent à la frontière de la géographie et de la métaphysique, dans un exercice qui se conclut par des chants. Avec ce titre, l’auteur ajoute une pièce importante pour la compréhension de son univers.

Un grondement glisse dans le paysage. L’autoroute surplombe les champs, enjambe la vallée. Nous passons sous les piliers, quelques papiers pendent au milieu des buissons et font un bruissement incertain. Moulins à prières, moins le vent, moins la prière. Le grincement de la petite barrière, lui, est bien réel. Nous entrons. D’zalôt, bonen, murten, gromperen, tomaten, iertzen, rot rommelen, salade, fèves, carottes, pommes de terre, tomates, pois, betteraves, son potager.