2012

$17.95

ISBN : 978-2-89018-739-9

Les damnés inflationnistes

Judy Quinn

Dans ce troisième livre publié au Noroît, Judy Quinn renouvelle sa pratique du poème dans un souffle ample, tout près de la narration. Elle y présente l’histoire d’une disparition : celle de P.; celle des chemins de dalles aspirés par la terre, de l’espace de la conscience gagné par le froid hivernal, de la vérité rongée dans l’os. C’est ainsi l’histoire d’une lutte pour la matière, l’espace et le temps. En ce sens, ce recueil, bien qu’il ne prenne pas le parti pris de l’héroïsme, développe une mythologie autour d’images tragiques de la nature et du quotidien, dont on cherche obstinément la grammaire. Unir, brûler, défaire, creuser sans relâche ; «damnés inflationnistes», nous sommes les fils et les filles du mouvement, solitaires et incapables de rencontres.

Un fleuve est un fauve qui s’enfuit
un arbre est un oiseau blessé
personne n’est là pour vérifier
l’authenticité de ces corps
étalés sur le gazon coupé tout croche
les talus et les petites bosses sous
nos cheveux presque emmêlés
une mer est un ciel affaissé
une main est un cadavre qui s’ennuie
chaque parole est un déboisement
des oiseaux s’en vont
par milliers comme des fous
vers des territoires de plus en plus petits
nous vidons à mains nues
leurs becs je te donne
ton visage peu importe
le visage le cœur
est un ver dans la cendre
de l’heure une flamme
est une flamme qui meurt.

Photographie
Judy Quinn

DANS LA PRESSE


« Dans ces poèmes au rythme frénétique, propulsé par une découpe parfaite qui n’a rien à envier à Normand de Bellefeuille, par un travail rigoureux sur la forme, en particulier les rejets d’un vers à l’autre, des éléments et des gestes du quotidien alternent avec des réflexions métaphysiques, à la manière de François Charron ; le choc entre les deux mondes permet d’entrouvrir des brèches, de nous transporter, de nous illuminer. »

Dominic Gagné, Estuaire, automne 2012

PRIX ET DISTINCTIONS


Finaliste au prix Estuaire-Bistrot Leméac 2013