Les chiens fous pleurent la nuit
Guy Cloutier
Guy Cloutier poursuit dans ce nouveau livre la « recherche d’une forme de vérité intérieure » (David Cantin) qui bouleverse le lecteur, comme le serait le lyrisme élégiaque d’une cantate. Le poète plonge en lui-même, dans ce qui le reconduit à son origine, qu’il n’a jamais quittée et dont la mélancolie s’acquitte. Mais cette plongée en lui-même est le contraire du narcissisme. C’est-à-dire que, révélant la nature profonde d’un moi en souffrance, le poète porte sa voix bien au delà de lui-même, vers le dehors, « Sans savoir comment il en est arrivé là / À s’étioler dans tout cela qu‘il avait rêvé ».
Que se passerait-ilD’une personne maigreAvec des bleus sur les jambesVenue qui sait d’oùDans l’immense désert brun et ocreDe Bayuda ou de TobayaMais tu sais d’où toiTu le saisPartout ça existeDes êtres à qui on enlève l’enfance.
Artiste
Alexa Daerr
DANS LA PRESSE
«Beaux comme le sont toujours les mots venus des douleurs les plus profondes, les poèmes de Guy Cloutier, en pleine maturité, inscrivent sa misère d’être comme jamais auparavant, rejoignent l’universelle désolation du monde.»Hugues Corriveau, Le Devoir, 28-29 mars 2015
«Formé de quarante-neuf poèmes numérotés, Les chiens fous pleurent la nuit est une aria philosophique qui aborde la douleur, celle du détachement et celle de la mort. Ces thèmes immémoriaux sont développés avec sensibilité et sagesse par le poète, dont le propos embrasse au plus vaste l’expérience humaine de la souffrance. […] Devant l’injustice du monde, j’ai accueilli le livre de Cloutier comme un espoir fou que les larmes des humains partagent le même sel et que le repos vienne à chacun.»
Sébastien Dulude, Lettres québécoises, hiver 2015
«Le ton est étonnamment juste pour un sujet aussi brûlant. Les poèmes font apparaître des images puissantes sans jamais verser dans l’alarmisme ni un pathos qui serait malvenu. […] Cloutier relève avec brio le défi de mettre en mots l’une des faces les plus hideuses de l’humanité.»
Élise Lepage, University of Toronto Quarterly, vol. 86, #3, été 2017