L’enroulement des iris
Au bord du rien, le chemin entre dans l’obscurité. Tout semble vouloir disparaître. Y compris celle qui écrit. Peut-on renaître derrière une fenêtre ou allant d’une pièce à l’autre de la maison, aux aguets de l’invisible ? Poser le pied sur des îlots épars – fractions de plénitude où il est donné de voir et de voguer sur la chose vue. L’écriture du regard des recueils précédents – celle qui capte les petits riens gorgés de vie – glisse ici vers le versant du non-être. Pas vraiment la mort, mais un entre-deux, sorte de limbes. En état de déséquilibre et de quasi-disparition, participer à son propre sauvetage par ce rien qui garde de s’anéantir, qui permet d’habiter l’œil et de rester ainsi lié. Quelque chose d’infime au dedans et autour de soi vient à la rescousse, sans qu’aucune voix forte n’ait appelé. La poésie serait-elle ainsi l’expression de la foi ?
Le soir quand la nuit efface les maisonsje reste captivede cette forêt profonde.Des rêves ne s’énoncent pas.Ils émergent comme des corpsqui savent nager. Qui nagentde toute éternité. Se soulèvents’envolents’envolents’éloignentdes uns des autres. S’éloignent.Il faut aller plus loinpour ne pas tomber
DANS LA PRESSE
« Ce recueil intimiste, empreint de sensibilité, capte l’évanescent, l’invisible, la beauté. »Les Libraires, février-mars 2014
« C’est par la mise à ras des émotions et des sensations, perceptibles par les formes négatives et les répétitions, que se construit peu à peu [une] démarche de dévidement en vue d’atteindre le point nodal le plus infime de soi […] Tout simplement admirable. »
Jacques Paquin, Lettres québécoises, été 2014