L’échelle et l’olivier
L’olivier, effacé, frugal, l’arbre de soleil, un des plus vieux du monde, prospère dans un sol pauvre. Symboliquement riche, il traduit le dépouillement de la maladie et le désastre de la folie. Toutefois, grâce à l’échelle nous accédons aux fruits des hautes branches : la pensée humaine et ses rapports avec le divin. Son double mouvement, ascendant et descendant, suggère l’appel, le doute ou l’impossibilité de croire. Ainsi le poème cueille-t-il, après de longs soins, l’olive, l’amour et le partage. Telle est la corbeille et ses dits d’espérance dont les mots se veulent comme l’huile de la lampe. Mais le temps du mûrissement du fruit dans la plénitude de la lumière est-il advenu? Empli de passé, de présent et d’avenir, l’olivier pousse avant tout parmi les vivants, dans un monde où chaque matin les journaux annoncent le triomphe de la mort, ou pire encore, la victoire de la tyrannie et les brutalités ignobles des bourreaux.
Quand les anges voient un corpssur un lit d’hôpital comme une moisson mûreils viennent dans leur robe de lin puravec leur faucille reprendre le souffle de vieEt marchant plus loin que le regardde nos yeux s’en retournentaux sources des eaux
Œuvre en couverture
Thérèse Bourbeau-Cholette, Éole 2