Le vertige dans la bouche

Ce premier recueil explore les seuils, les horizons et les frontières de ce que nous traversons. L’expérience est ancrée dans le corps, elle ratisse des plaies millénaires. Les poèmes superposent parcours, envolées et plongées, par lesquels la naissance et le deuil, la dépossession et la jubilation s’amalgament. Ces poèmes travaillent dans le corps même de la langue, articulant une archéologie des sensations où le sujet découvre des passages enfouis, des racines qui suintent des origines, des prières qui font mal. La bouche devient un chantier où l’on doit réapprendre à parler.

nous sommes des dégâts d’argile

pillés à l’invisible

 

goutte à goutte

nous prenons forme

dans l’incendie

 

il nous pousse un sexe fripé

puis deux maigres ailerons

autour d’un cœur

décentré