Le soleil cogne
Douglas G. Jones
J’ai trouvé refuge au soleilEt la nuit tombant en lambeaux, a démasquéUne chair vive, un squelette luminescent.
Comme Vénus Anadyomène née de l’onde,Ouate et velours au ressac de la vague,J’ai trouvé refuge au soleil.
La grossière texture, l’emballage grisPlus jamais ne pourront occulterTelle chair, telle ossature incandescentes.
Plus heureux que le fameux IcareDont fondit la cire des ailes,J’ai trouvé refuge au soleil.
Et seul sur ce froid méridien dont l’obscuritéNous a pourvus, j’ai pu me rallier à la lune,Faire appel à ma chair vive, à mes os lumineux,Pour échapper à la nuit.
Traduction
Camille Fournier
Œuvre en couverture
Marcel Saint-Pierre, L’Ombre jaune
Coédition
Maison de la poésie Nord–Pas-de-Calais