Collection Chemins de traverse
2003

$20.95

ISBN : 978-2-89018-524-1

Le premier venu

Pierre Ouellet

Ce texte raconte une traversée paradoxale du moi, du monde et des mots : expérience d’aveuglement, de ravissement en même temps qu’aventure éclairante d’élucidation. Il en va d’une contamination par la sensation immédiate et le souvenir brut (sur fond sacré, mythique, voire archaïque) et d’un effort dans l’écriture pour prêter une voix aux visions, pour ordonner les perceptions informes en bribes de discours et de récits. Ce texte est double : une partie en vers et une partie en prose, sous la forme de fragments ou d’aphorismes. Duplicité retrouvée sur un autre plan dans l’ambivalence tendue quant à l’intention fondamentale du propos : lyrisme ou prosaïsme, expression du sujet ou analyse des mœurs. Rencontre de la voie des poètes et de la veine des moralistes dans la recherche d’une hygiène de vie qui comprenne un rapport à l’autre et un art d’écrire.

C’est une posture de la pensée, de plain-pied avec la langue. La poésie montre en chaque mot comment il faut se tenir dans le langage, et tenir dans le monde, pour pouvoir jusqu’au bout tenir parole : tenir la note jusqu’à plus voix. jusqu’au silence où elle prend son sens, telle une fleur morte qu’on cueille à bout de bras, la main tendue. Il faut apprendre à rester debout dans sa parole, lorsque la voix monte en vous depuis les bronches jusqu’à la tête, que ça vous dresse d’un coup, puis à s’étendre de tout son long dans le silence qui vient, après, où son écho vous berce.

Œuvre en couverture

Michel Bricault, Mémori