Le poème est une maison de long séjour
Le poème doit tisser des liens, ratisser large, retisser sans cesse la polysémie essentielle avec l’ensemble de la parole littéraire et artistique. La poésie doit aussi être à l’écoute de ses propres mécanismes, de ce qu’elle doit à une certaine forme de maîtrise, tout en demeurant consciente de ses imparables dérives. Voilà ce que cherche ce recueil : prouver que ce n’est qu’à ces conditions que le poème peut élaborer ce que le poète appelle une « théorie générale de la mélancolie ». Ici, le poème « réussi » est porteur de cette mélancolie qui seule est susceptible de réconcilier notre prétentieuse volonté de contrôle sur nos « matériaux » et notre difficile acceptation de ce qui nécessairement nous « échappera » en cours d’écriture.
le poème n’est pas une rue à sensuniqueni un chien du voisinagemais plutôtpiano cadencéet voix querelleusele poème est une maisonde long séjouroù l’on fait de mauvais rêves
Œuvre en couverture
Pierre P. Fortin
DANS LA PRESSE
«Les textes sont souvent d’une telle beauté qu’il nous faut immédiatement les relire, accepter d’être happés par l’intelligence de leur propos, par leur désir de nous dans la langue, de nous dans ce parcours, comblés.»
Hugues Corriveau, Le Devoir, 11-12 octobre 2014
«L’un de nos poètes les plus doués pour l’invention de problématiques nouvelles, habile pourchasseur de thèmes sensibles comme de résonances théoriques pertinentes, publie un recueil qui a pour sujet le poésie même, abordée dans ses rapports avec le vécu. […] Normand de Bellefeuille, comme toujours, chercher à conjoindre recherche intelligente et passion du verbe dans une émouvante synthèse qui bouscule et ravive en nous le sens poétique.»
André Brochu, Voix et images, printemps-été 2015
«Brèves mais denses, ces réflexions donnent au lecteur des vers d’une grande beauté. Et les images qu’il compose, indissociables de sa poésie, sont d’une séduisante richesse.»
René Paquin, Collections, août 2015
«[…] on réalise que ces légers déplacements tracent des cercles concentriques, de manière à creuser un puits qui tient lieu de passage spatio-temporel. Or c’est précisément là, dans cette verticalité où l’on tombe et le sens avec nous, que se trouve la vérité du poème.»
Denise Brassard, Voix et images #128, hiver 2018