Le nord des heures, suivi de Sonnets des jeunes heures
Dans des poèmes tout autant attachés à leur inspiration classique qu’à son dépassement, domesticité, jardinage et questionnements métaphysiques procurent la joie et installent le doute. Le nord des heures suivi de Sonnets des jeunes heures évoque ainsi l’écoulement des jours et des mois que dure une année à travers des événements minimalistes. Non sans humour, les poèmes rendent le vent audible dans le jardin odorant. On peut fermer la radio et la télé: le merle chante, les roses s’épanouissent, l’araignée tisse sa toile dans les thuyas, le chat dort près du bain d’eau. Les tâches courantes, auxquelles on échappe ainsi grâce à la fenêtre ouverte, portent cependant l’écho des déchirements humains, sociaux et politiques ; le réel et son train quotidien font ainsi naître une réflexion sur l’insécurité face au changement et sur la pesanteur de la responsabilité.
Le curieux travail que c’est de vivred’aimer et de souffrir de sa vie vivantede s’émerveiller de l’habileté de ses maigres mainsje suis un poste d’observation perdu dans l’étrangetémes objets conservent quelque chosede mes yeux qui les regardentune rose sèche dans un livreentre le lent réel et l’extrêmema pensée est au milieu d’objetset de petits incidentsde bruits et de brusques refletsil n’y a pas qu’un soleil objectif qu’une lune rondeet saisissable et me voici dans le pâlissementde la rationalité bien que ma raison en marches’astreigne à des règles sans charmele temps a plus d’une formeje ne cesserai jusqu’au boutde m’étonner d’avoir un nomet passant devant mon miroird’avoir un visage
DANS LA PRESSE
« Jocelyne Felx, dans ce recueil audacieux, prétend à sa vérité : "Voilà ma banalité : je suis sans extrême", dit-elle, alors que sa poésie pourtant creuse un bouleversement profond qui parvient jusqu’au cœur. »Jean-François Leblanc, Québec français, hiver 2013