Le neuvième poème

Dans Le Neuvième Poème, l’auteur exploite les ressources du lyrisme d’une façon moderne. D’abord huit poèmes écrits pour une collaboration avec un artiste, ils ont été repris et augmentés dans ce volume. Ici, la mer disparaît, le sang arpente la terre et un peuple sans avenir soulève l’eau dans les creux du ciel. Mais le neuvième poème demande encore le déchiffrement, il appelle les neiges de l’enfance comme celles de l’histoire. Si bien qu’au terme, une île se dresse qui rend possible l’avancée. La seconde partie du livre est un journal d’écriture du « neuvième poème ». On entre dans l’atelier du poème et de ses métamorphoses. Parcours fascinant du passage d’une langue à l’autre, dans la recherche du langage.

Les arbres disparus. Nulle part un arbre. L’absence des feuilles, des branches et des troncs.

Nous déchiffrons la mer. Nous sommes des hommes, des femmes et des nations. Nous étudions les codes maritimes, les choses de la mer.

Nous entrons dans ses cathédrales et nous

cherchons sous les fonds marins les clés qui

retiennent les arcs de leurs voûtes, pendant que dérivent les continents et que leurs plateaux, au- dessus de tables en fusion, se laissent prendre au jeu.

 

Sur des fleuves aux couleurs du cuivre et de l’étain nous découpons et creusons les feuilles de bronze qui les recouvrent. C’est le règne du minéral.