Collection Chemins de traverse
2007

$23.95

ISBN : 978-2-89018-570-8

Le désaveuglé. Parcours de l’oeuvre de Robert Melançon

Parcours de l'oeuvre de Robert Melançon
Yves Laroche

Dans les trente-cinq dernières années, Robert Melançon a beaucoup écrit sur la littérature et les poètes ; il était grand temps qu’on écrive sur son œuvre, à la fois rare et riche, sobre et érudite, d’une cohérence et d’une rigueur exemplaires, sans doute la plus « classique » de la littérature québécoise. Vingt et un lecteurs — écrivains, professeurs, étudiants ou critiques ; français, américains, canadiens-anglais ou québécois — ont généreusement accepté de jeter une « lumière amie » sur les poèmes et les essais de Robert Melançon. Ces lecteurs se sont penchés avec une attention remarquable tantôt sur un thème, sur un livre, sur l’œuvre complète, tantôt sur le traducteur, le professeur, l’ami, le lecteur, le descripteur, le haïkiste, le mélomane ou l’amateur de peinture. La plupart l’ont fait dans un essai, d’autres dans un entretien, réel ou fictif, dans une lettre, dans des poèmes ou un exercice de traduction. Dessinateur dans l’âme et, comme Baudelaire en son temps, peintre de la vie moderne, Robert Melançon est un désaveuglé – néologisme prêté gracieusement par Robert Lalonde – qui nous désaveugle à notre tour en nous incitant « à voir, mais ce qui s’appelle vraiment voir » la merveille du monde (malgré ses atrocités) qui, inlassablement, se recompose sous nos yeux, et à éprouver l’indicible joie que procurent notamment la lumière, la musique, le silence, l’amitié des êtres et des choses, le visage aimé, la ville, la nature, la poésie, cette « peinture aveugle » (Léonard de Vinci).

Un poème exige de moi une contresignature ; c’est- à-dire la reconnaissance, en moi, d’une vie profonde. Le poète qui l’écrit s’y trouve certes tout entier, mais seulement par l’oblique de son attention pour les choses. Le lecteur est ainsi déplacé, par un effet de point de fuite. Il ne se représente pas le poète mais bien le monde lui-même. Non pas parce qu’il le fuit, mais précisément parce qu’il tient à une certaine distance les effets de la sensiblerie, de la facilité expressive du langage, pour les soumettre à un souci descriptif où le monde se forme dans son regard.

(Extrait de la présentation de Paul Bélanger)

Collectif
Jean-Pierre Issenhuth, Robert Marteau, Gilles Marcotte, Jean Royer, Claude Paradis, Louis-Jean Thibault, Antoine Boisclair, Marie-Andrée Lamontagne, Paul-Marie Lapointe, André Duhaime, Éric Ormsby, Andrea Moorhead, Francine Chicoine, Jacques Martineau, Emmanuel Bouchard, Jean-François Bourgeault, Yves Laroche, Jacques Brault, Anne-Julie Royer, David Solway et Marie Frankland.

Direction
Yves Laroche

Présentation
Paul Bélanger

Photographie
Yves Laroche, Peinture aveugle