2017

$19.00

ISBN : 978-2-89766-077-2
$14.99
ISBN PDF : 978-2-89766-078-9

Le coeur prend lentement mesure du soleil

Louis-Jean Thibault

Un homme, au  mitan de sa vie, se donne pour tâche de dresser la géographie intime de sa maison. Il commence par nommer ce qui, en propre, la constitue: les soubassements, les briques, le mortier. Puis, lentement, le poème fait apparaître les objets les plus familiers: nappe, lampes, nourriture. Chacune des pièces de la maison s’anime: les enfants y grandissent au fil des jours; l’amour – ses élans, ses blessures –  y laisse ses empreintes. L’homme trouve sa place dans cet espace miniature, tirant sa force de la permanence des êtres et des choses, tout en étant conscient que toute présence vivante est vouée à l’effacement. Petit à petit, ce microcosme s’ouvre sur de plus larges perspectives. L’homme suit les traces de ses enfants, participe à leurs découvertes: la cour, la ruelle, les musées, le bord de mer. La maison se confond à la chair même du territoire.

LES OIES

Quelque part en lui, le sol avait amorcé son dégel.
Le cri, longtemps attendu, pouvait venir,
Était venu, haut perché
Et d’une insistante blancheur :
Une morsure de l’air, une ruée soudaine du sang,
Une partition qui donnait du sens au peu qui l’entourait,
Le parterre de eurs, le ciel délavé,
La poussière des rues.
Quelle distance ce cri avait-il franchi,
Il ne pourrait jamais en donner la mesure précise,
C’était comme lui demander de traduire en mots
Le passage du froid au vif éclat de tout amour.
Ce qu’il apercevait au-dessus de lui
Et qui répondait aux lentes ondulations du euve
Était davantage qu’un symbole :
C’était la vie elle-même qui circulait,
La vie dans sa puissance, son endurance,
La vie en deçà du poème
Telle qu’elle s’a rmait depuis toujours,
Rétive, rythmée, instinctive.

Artiste

Yves Laroche

DANS LA PRESSE


Je ne prétends pas que j'aurais pu écrire les poèmes de Thibault, je dis seulement que s'ils m'ont à ce point touché, c'est parce qu'ils expriment des sentiments qui m'habitent profondément. Ils me tendent un miroir où je me reconnais. - Daniel Guénette dans Le Blogue de Dédé blanc-bec (8 octobre 2019)

Les vers de Thibault n'hypnotisent pas, ils éveillent, nous ouvrent à une sorte de large compréhension, celle d'un territoire intérieur. - Daniel Guénette