L’audace des mains
Louise Cotnoir
L’endroit m’avait semblé propice à la déroute. Abouchée à la réalité. Je me promène au cimetière comme d’autres font des gammes. Corps souvenir. Corps mémoire qui prétend à la scène même. Il n’y a pas de lieu privilégié pour les déclarations d’amour. Je m’affole sous la caresse. Un jour, bientôt, j’aurai une peau pour imaginer. Palpables et sensuels le bruissement et l’odeur des feuilles mortes. Je m’enfonce chaudement enlacée de lumière.
Artiste
Célyne Fortin