La rive solitaire
La rive solitaire propose une méditation sur le temps et ses effets sur la proximité et la distance entre les êtres. De la fusion érotique à la réflexion sur la solitude, les sujets évoluent sur fond d’événements historiques et d’espoirs déçus, de sorte que les moments d’intimité entre eux se révèlent aussi une mesure de la distance qui les sépare du monde. L’oubli du monde est-elle le prix à payer pour l’intimité amoureuse? Le livre pose la question sans y répondre. Par contre, la proximité maintenue à travers le temps, si elle exige de renoncer à la fusion, et donc à l’espoir de rejoindre l’autre rive, permet du moins le recentrement du sujet autour de la mémoire. Ainsi faut-il peut-être perdre le nord et consentir à l’errance et à l’abandon pour retrouver sinon l’unité, du moins le lieu de la rencontre.
Sans aviser le jourla chair se lèvedans le sombre un regard joue sa nuitet du loin de l’usure la chevauchée de l’ambrese mue en soleil fougueux
au fond de tes yeuxlà où je me reposela nuit reprend son soufflemoi je reprends corpsj’avance en silence dans l’aura des rues