Collection Chemins traverse
2006

$23.95

ISBN : 978-2-89018-585-2

La prison magique

Charlotte Melançon

Emily Dickinson a vécu délibérément à l’écart de toute société, quittant rarement Homestead, la maison familiale d’Amherst. Elle ne voyait que quelques intimes, toujours vêtue d’une robe blanche. En secret, sans jamais publier, disséminant ses poèmes dans des lettres à ses amis, elle a écrit une œuvre dense, complexe, démesurée, révélée progressivement après sa mort (1785 poèmes, des milliers de lettres, dont 1200 environ ont été retrouvées). La légende de la « nonne d’Amherst » est née de ces faits, qui ont occulté sa poésie autant qu’ils ont contribué à la diffuser en la chargeant d’une aura de mystère. Charlotte Melançon s’appuie sur la tradition classique de l’otium litteratum et sur la littérature sapientielle relative à la retraite – d’Épictète et Sénèque à Pétrarque, Montaigne, Emerson – et porte attention à l’inscription de cette œuvre dans la nature et la culture de la Nouvelle-Angleterre du XIXe siècle, ces quatre essais reconstituent la cohérence d’un projet existentiel, littéraire et philosophique tout à la fois.

À la toute fin de sa vie, Borges écrivait:

« Comme Coleridge, j’ai toujours su, dès mon enfance, que mon destin serait littéraire. Je ne savais pas alors que – comme le pensait Emily Dickinson – la publication n’est pas la partie essentielle du destin d’un écrivain. » Bel hommage qu’il justifie ainsi : « la valeur » ou « la somme » de l’œuvre est secondaire par rapport à l’urgence que l’auteur éprouve à écrire et au bonheur qu’il sait tirer de l’écriture. Dickinson aurait sûrement approuvé.

Artiste
Robert Moorhead

PRIX ET DISTINCTIONS


Prix Victor-Barbeau de l'Académie des lettres du Québec