Collection Adelphe
2025

$22.95

9782897664947
$16.99
9782897664954

La pire affaire

Caroline Louisseize

Dans une banlieue où cohabitent différentes nuances de la classe moyenne, une enfant hypersensible subit le bullying et le rejet de ses camarades d’école. Derrière les silences et les railleries, elle fonde son identité sur ses réussites académiques. Se servant de ses aptitudes de perception et d’imitation, elle se construit une armure dans le conformisme. Mais lorsqu’elle arrive à l’université, ses certitudes, son seul ancrage vacille : elle ne sait plus comment exceller en tout. Le monde des idées la déconcerte. Au creux du tumulte, elle apprivoise un vieil allié : la musique.

Entre souvenirs d’une violence psychologique vécue dans l’enfance et quête d’émancipation, Caroline Louisseize replonge dans un coming of age qui ne finit jamais tout à fait. Dans une écriture imprégnée de psychanalyse et d’un goût pour l’étrange, le récit serpente dans des zones de froid et de deuils, de vertiges et de superstitions, dans la lutte incessante pour découvrir une authenticité enfouie sous d’épaisses carapaces.

 

Dans la grande famille, je suis là, très là, l’enfant wow des adultes : wow pourrie de talents, l’exemple à suivre, taille de guêpe, la meilleure, un don, une vieille âme piédestal et cætera, un char doré traînant followspots, ressentiment et backstabs emmêlés comme autant de responsabilités pas à moi. Moi ce n’est jamais pareil, exceptionnel, moi, le vitriol de réussir, je dois réussir, et réussir réussir. Il me faut vivre, me rendre à vivre, et surtout pas mourir en chemin, garantir, donner sans donner, garder en donnant pour rester bien à ma place, chouchoutée chouchoue, wow, une artiste, les grandes choses grand avenir, et surtout pas mourir, envoye vas-y caroline, va en ville, sors d’ici, vas-y dis-leur, vas-y fais, réussis, sois plus grande que nature, fais ce qu’on aurait voulu faire et ne meurs jamais. Fais qu’on ne meure jamais. Qu’on ne meure jamais plus.

DANS LA PRESSE



La langue est directe, sans fioritures, une poésie brutale qui prend aux tripes. Dans ses épigraphes, la poétesse convoque Ovide, Camille Readman Prud’homme ou Georges Brassens. Ses phrases, percutantes, s’enfoncent comme des éclats de verre dans la conscience du lecteur, qu’elles se lient en vers ou en prose.

Audrey-Anne Blais, La Presse (10 mai 2025)

Empruntant une forme qui vacille entre le récit en prose et le poème en vers, ce coming of age en cinq parties est traversé par une sensibilité brutale, qui guide la lecture dans un constant état d’alerte, invite à la bienveillance, mais n’épargne pas les cœurs.

Laurie Bédard, Le Devoir (21 juin 2025)