La déchirure des mots
« Ce qui vient immédiatement à l’esprit en pensant à la poésie de Jean Chapdelaine Gagnon, c’est l’aspect corporel, voire viscéral de son écriture. La reconstruction du fœtus — soit la fécondation de l’œuf lui-même, soit le développement du corps dans l’utérus de la mère — s’opère dans l’écriture même. Le drame de la parole humaine, de l’expression intime de l’identité de la personne et de son rapport au monde est lié à l’évolution même du Moi. La chimie du fils et de la mère, hôtesse et gardienne qui exile en exigeant un retour inconditionnel, joue un rôle fondamental dans les premiers poèmes de Gagnon. La relation entre le “moi” et l’Autre s’intériorise à un point tel que la communication entre les corps est brouillée et que la sexualité est suspendue. »
(Extrait de la présentation d’Andrea Moorhead)
Et pendant que la terreenfile ses mortscomme une parure d’osles hommes n’ont en boucheque des perles duresde mots
Choix et présentation
Andrea Moorhead
DANS LA PRESSE
«Ces poèmes présentent une sorte de lutte entre le poète et ce qui le fait écrire. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le combat évoqué ne concerne pas que les poètes. […] En fin de compte, ne sommes-nous pas tous livrés à des choses indistinctes qui parlent à travers nous ? La poésie de Chapdelaine Gagnon témoigne en cela du combat de tout humain avec ce qui le fonde, soit une espèce de trou, de vide. Mais plutôt que de donner d'emblée une solution au problème humain, elle nous laisse aux prises avec «le mystère de l'homme».Jean-Sébastien Trudel, Canadian Literature, 2008.