La belle été, suivi de La bête
suivi de La bête
Alexis Lefrançois
je me ferai une maison toute blancheau bout du mondeavec pour seule couleur les yeux bleus de mon chatje me ferai une maison sans tableaux ni musiqueavec juste du silenceje me ferai une maisonjuste de lumièreje me ferai une maison juste pour les oiseauxjuste pour les enfantsjuste pour tes cheveux blonds petitje me ferai une maison juste pour ton lapintellement loinde tes chevaux blonds de ton lapintellement loin des oiseauxtellement tellement loinde ma maisonpetit tellement loin
Artiste
Anne-Marie Decelles
DANS LA PRESSE
« ... ironie, calembours, déformations de mots, style chanson ou comptine, etc. Ceux pour qui poésie est synonyme du plus grand sérieux tomberont évidemment à bras raccourcis sur La Belle été. [...] Mais il y dans La Belle été une invention intarissable, des trouvailles à la douzaine, et de soudains retours de sérieux qui rappellent Rémanences : “les noms n'ont plus de choses / les noms sont des gestes vides / détachés de leur corps / les corps parlent avec les mots des autres”. »Pierre Nepveu, Lettres québécoises, n° 8, 1977