1984

Rupture de stock

ISBN : 2-89018-097-2

Rupture de stock

Kaléidoscope, ou les aléas du corps grave

Michel Beaulieu
la dernière fois
la dernière fois sans savoir
que c’était la dernière
sans savoir que c’était
ce visage qui te reviendrait
tandis que seul tu vieillis
qu’à l’abri du temps tu
protèges en effaçant ses rides
à volonté ses cheveux poivre
et sel sa bouche qui te brûlait
la chair en escaladant
ses plis le doigt furetant
aux alentours du clitoris
et son superbe abandon

DANS LA PRESSE


«Les rails, les lignes, les fissures, les cicatrices, les fentes, autant de parcours où on ne trouve ni visage ni destination. Écriture au rétroviseur : tout entre puis sort, se fait et se défait. Paradoxal travail de désœuvrement de l'écriture évoquant puis révoquant les états du souvenirs; le passé non plus examiné comme matière mais comme “tables des matières”. L'existence s'offre de profil sur l'écran des mots.»

Jacques Paquin, Estuaire, 1985

« [Dans Kaléidoscope] La plupart du temps, le poète se parle à lui-même et cette substitution du tu au je, tout en favorisant la narration anecdotique, crée une mise à distance du sujet. Le moi devient ainsi le héros d'un énoncé où triomphent l'égalité métrique, la continuité, lesquelles dissolvent les aspérités du vécu et imposent l'idée d'une gravité des choses, qui pèsent vers la mort. Au bout du compte, très globalement, Kaléidoscope est une réussite, dans une veine qui se situe loin du formalisme comme de l'expressionnisme et qu'on pourrait appeler le référentialisme. »

André Brochu, Voix et Images, vol. 10, n° 3, 1985

PRIX ET DISTINCTIONS


Grand prix de poésie Gatien-Lapointe

Finaliste au Prix du Gouverneur général