J’ignore combien j’ai d’enfants
Pour répondre à la question posée par le titre, les poèmes de J’ignore combien j’ai d’enfants plongent dans le caveau des souvenirs de famille.
Le temps, qui a transformé les anciens enfants, a vu se multiplier les personnalités éphémères, les affabulations, condamnations, rejets et autres silences. Pour mieux comprendre cette dérive, les poèmes interrogent la matière et le temps (deux des principaux objets d’étude de la science physique), alors qu’il leur devient impossible de ne pas entendre les échos d’un cosmos lointain qui abrite néanmoins l’actuelle présence des disparus, dont celle de la jumelle morte en bas âge, qui parle maintenant depuis le clan des multiples enfants à dénombrer.
Dans l’irrésolution des mystères liés à toutes ces absences, le poème apparaît comme un moyen privilégié de maintenir en vie les morts, et de permettre notre conscience du monde, laquelle par ricochet confère son poids à notre monde.
il y a ceuxoù je compte ceuxoù je ne compte pasça dépend des jours
François Roland